CONFERENCE
A L’ARCHEO-LOGIS DE GOUDET
Jeudi
3 Août à 21 heures :
Cycle de conférences : Les Jeudis de L'Archéo-Logis PREMIERS
AGRICULTEURS D’AFRIQUE DU NORD
par Jean-Pierre Daugas, Conservateur Général du Patrimoine |
Jean-Pierre
DAUGAS, après des études de Protohistoire sous la direction du Professeur
Millotte à l’Université de Besançon, intègre en 1967 le Ministère de la
Culture. Affecté de longues années en région Auvergne, il pratique de
nombreuses fouilles en Haute-Loire à Cerzat (Abri du Blot) et Espaly (gisement
des Rivaux) ainsi que dans le Cantal (tumulus des Planèzes). A partir de 1975,
il collabore activement à la recherche préhistorique en Basse Auvergne et
porte un intérêt particulier à l’impact du volcanisme sur les milieux préhistoriques.
A partir de 1980, il développe une recherche à l’étranger centrée sur les
civilisations néolithiques du Maroc et dirige plusieurs chantiers de fouilles
importants (nécropole de Rouazi à Skhirat, grotte de Kaf Tat El Ghar près de
Tétouan). Membre du Conseil Supérieur de la Recherche Archéologique de 1986
à 1989, puis Directeur des
Antiquités Des Pays de la Loire, il est promu Conservateur Général du
Patrimoine en 1992, puis Conservateur Régional de l’Archéologie en Rhône-Alpes
en 1994.
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Trop
souvent délaissée durant la première moitié du siècle, l’étude des périodes
néolithiques du Maroc est longtemps restée tributaire de modèles issus du
cadre européen ou directement transposés du Maghreb central ou oriental.
Il
faudra attendre 1981 et l’ouverture d’un nouveau programme de coopération
franco-marocaine pour que s’organise une vaste recherche
interdisciplinaire. Pendant quinze années, les sites clés du Maroc ont
été revisités et datés. Le riche mobilier céramique et osseux a fait
l’objet d’inventaires approfondis et permis la mise en oeuvre de méthodes
de datations multiples tandis que les études géologiques et paléobotaniques
débouchaient sur la reconstruction des environnements du passé. |
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Il
est aujourd’hui possible de présenter un cadre général pour
l’ensemble de la période néolithique, entre 7500 (début de la
civilisation dite Cardial) et 2000 avant J.C. (date de la civilisation du
Campaniforme). La céréaliculture et la domestication des ovins et des
caprins, puis des bovins, n’apparaissent que vers 5500 avant J.C. |
L’origine des premières céramiques à décor impressionné du littoral méditerranéen du Maghreb peut avoir plusieurs origines : une arrivée directe de la Méditerranée centrale via la Sicile avec les navigateurs de la civilisation du Cardial (céramique à décors impressionnés à l’aide de coquille de Cardium, mollusque marin bien connu sous le nom de coque), ou bien une influence saharo-soudanaise ayant atteint le Nord du continent africain.
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Dans
les deux cas, le néolithique maghrébin serait plus ancien que celui de la péninsule
ibérique et les relations entre le Maroc d’une part, et l’Andalousie et le
golfe de Valence d’autre part, doivent désormais être regardées différemment.
Les hypothèses sur la place du Maroc dans la genèse du Néolithique s’en
trouvent donc considérablement renouvelées.
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