CONFERENCE A L’ARCHEO-LOGIS DE GOUDET

Mercredi 31 juillet à 21 heures :

Cycle de conférences : Les Jeudis de L'Archéo-Logis

"Mort et religion au Néolithique "

 par Jean-Louis VORUZ, Archéologue

(, CDERAD, Archéo-Logis de Goudet, 2000)  

 

Nos lecteurs connaissent bien Jean-louis Voruz, archéologue, Professeur adjoint à l'Université de Genève jusqu'en 1995, mais aussi sympathique brocanteur. Il a achevé cette année la fouille de la grotte du Gardon dans l'Ain, une recherche de terrain poursuivie avec assiduité tous les étés depuis 1985.


J
ean-Louis Voruz
examine des vestiges de la
 grotte du Gardon dans l'Ain.

Il y a découvert une sépulture à crémation collective regroupant sur quelques mètres carrés, plus d'une centaine d'individus et nous fait partager ce soir ses réflexions d'archéologue sur la mort, cette rupture que toutes les sociétés humaines, depuis que la pensée existe, ont cherché à maîtriser, à défaut de pouvoir l'expliquer, en la codifiant avec des rites dont le respect assure la cohésion sociale.
Dans l'archéologie des peuples sans écriture, connaître la relation que l'homme entretient avec la mort suppose la connaissance de sa relation avec les morts, par la manière avec laquelle il traite le cadavre.
Pour le préhistorien, l'étude des sépultures, l'archéologie de la mort, donne un des meilleurs témoignages de la spiritualité, mais aussi de l'organisation sociale. On insistera sur l'immense variété des pratiques funéraires des sociétés préhistoriques, que l'on présentera dans l'ordre de leur évolution, et on cherchera dans les sociétés actuelles les mours comparables qui nous aideront à mieux comprendre celles de nos ancêtres.

On discutera également de certaines pratiques étranges mises en évidence par l'archéologie funéraire : cannibalisme, déformations crâniennes, décharnement et autres traitements des cadavres, culte des crânes, réductions osseuses en reliques, incinérations et dépôts en urne, crémations collectives, sacrifices humains, dépôts animaliers, etc.
On montrera qu'aux grandes subdivisions des temps préhistoriques correspondent divers stades évolutifs des pratiques funéraires : - au paléolithique, l'inhumation proche de l'habitat est de règle, mais sans codes généraux culturels bien précis ; - au Mésolithique se crée une nouvelle perception de l'espace, avec les premières nécropoles à plan structuré ; - au Néolithique, période de l'invention capitale de l'économie agro-pastorale, apparaissent en même temps la sépulture collective, la statuaire de pierre et le gigantisme des constructions funéraires (le mégalithisme ? photo ci-dessous), trois phénomènes liés qui paraissent marquer l'apparition de la stratification et de l'inégalité sociale, c'est-à-dire l'apparition des pouvoirs politiques ou religieux.


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Les menhirs d'Yverdon en Suisse ont fait l'objet, il y a une dizaine d'années, d'une recherche archéologique détaillée. D'autres analyses récentes comparables, menées dans les Alpes, en Bourgogne, en Languedoc et bien évidemment en Bretagne, ont permis de renouveler complètement notre compréhension du mégalithisme néolithique. On penseaujourd'hui que ces statues ont été érigées lors de cérémonies religieuses destinées à commémorer certaines personnalités particulières ou certains dieux.

 

La religiosité néolithique s'observe également par les gravures faites sur des rochers, sur les piliers de certains dolmens et sur les statues-menhirs, et l'on présentera de nombreux exemples issus de fouilles ou de recherches récentes de la France entière.

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Archéo-Logis de Goudet, 21 heures, entrée 10 francs

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