CONFERENCE
A L’ARCHEO-LOGIS DE GOUDET
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Août 2002 à 21 heures :
Cycle de conférences : Les Jeudis de L'Archéo-Logis Les
sépultures collectives à la fin du Néolithique en Jean-Luc
GISCLON (INRAP) |
Gisclon Jean-Luc, a fait des études d’Histoire de l’Art et Archéologie à Montpellier où il a soutenu une maîtrise sur les sites de plein air du Néolithique et du Chalcolithique en 1982 (Montpellier III), puis à l’Université de Bordeaux I où il a obtenu un D.E.A. de Géologie du Quaternaire et un certificat d’Anthropologie. Il débute des fouilles d’archéologie préventive à l’AFAN en 1985, tout en menant ou en participant depuis 1982 à des fouilles programmées, jusqu’en 1989. A partir de 1990, le développement de l’activité en archéologie préventive l’oblige à abandonner sa recherche sur les populations auvergnates. Il est actuellement chercheur à l’INRAP à Bron (Rhône), spécialisé en archéologie funéraire. Il a participé en tant qu’archéo-anthropologue à plusieurs rapports et publications archéologiques en Auvergne et en Rhône-Alpes.
Le département de la Haute-Loire a la particularité de posséder plusieurs sépultures collectives sinstallées dans des abris basaltiques où le rituel de la crémation a été pratiqué, parfois en alternance avec celui de l’inhumation, durant la fin du Néolithique. Cette particularité sera illustrée par le site de la Coste 2, commune de Saint-Haon, découvert en 1973, fouillé de 1975 à 1979 par M. Philibert et de 1983 à 1989 par nous-même.
La Coste 2 est un abri sous-basaltique dominant le cours de l’Allier, faisant face au département de la Lozère. Trois types de dépôts sépulcraux s’y succèdent : d’abord à la base du remplissage, des dépôts d’inhumations primaires (une dizaine d’individus), partiellement recouverts par un dallage basaltique et par des dépôts d’ossements en désordre, très brûlés et fragmentés, parfois en contact avec les inhumations sous-jacentes, et enfin au sommet, des dépôts d’inhumation secondaires installés sur la couche à crémation. Des offrandes alimentaires ont été retrouvés parmi ces restes humains (ovicapridés, saumon, loup).
Le mobilier archéologique est pauvre (fragment de poignard en silex, fragments de vase en céramique de type Ferrières et Fontbouisse), mais permet néanmoins, avec le recours à la datation radiocarbone, de placer ces dépôts funérairs à la fin du Néolithique.
La Coste 2 se place dans un contexte général de développement des sépultures collectives au cours de la deuxième moitié du troisième millénaire avant notre ère. Ainsi, trois autres sépultures collectives fonctionnent à la même période en Haute-Loire, dans la vallée de la Loire, au Rond du Lévrier, au Mont-Jaunet 3 et au Mas du Vernet. Le recours à la crémation dans ces quatre abris sous-basaltiques montre qu’il s’agit d’une pratique très appréciée par ces populations du Velay, mais qu’on retrouve également dans les dolmens du Cantal et de l’Ardèche, ainsi qu’à l’extérieur du Massif Central, dans l’Ain en particulier (grotte du Gardon, Ambérieu).
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